Comme nous vous l'avions dit dans le précédent article, voici la suite de la série de questions/réponses à Raphaël Lucas, auteur de l'Histoire du RPG !
Cette fois-ci, nous nous intéressons au livre en lui même, comment est-il construit et abordé pour parler d'une si longue histoire.
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-Comment démarres-tu un projet de livre tel que celui-ci, et comment le vis-tu au quotidien ?
Se lancer dans l’écriture d’un livre comme celui-ci débute par une série de choix. Sur 300 pages, il est impossible de tout dire d’un genre qui s’étale sur une quarantaine d’années. J’ai donc très rapidement abandonné l’idée de tout couvrir et de suivre chaque franchise de leur début à leur fin. D’un, le livre aurait alors été étouffant de références (il y en a déjà énormément). De deux, je n’aurais pu parler que des jeux, et pas des développeurs. Or, depuis que je travaille dans la presse jeu vidéo, j’ai toujours eu à coeur de mettre en avant les créateurs, et principalement les game designer qui sont l’essence même du jeu, qu’il soit vidéo ou sur plateau. Parce que personne ne parle mieux d’un jeu, de ses objectifs, mais aussi de ses problèmes (de cohérence, de règles) et de ses échecs que son créateur. Il suffit de voir les post-mortem sur Gamasutra pour s’en assurer.
Et puis, il y a eu ces questions : A quel moment le terme RPG s’est-il appliqué aux jeux vidéo ? D’où vient la feuille de personnage ? Pourquoi y a-t-il eu très rapidement des adaptations du JDR sur systèmes informatiques? Et la presse, comment en parle-t-elle alors de ce RPG émergent ? En fait, beaucoup de questions, sur la pratique, sur les dénominations sont apparues dès le début de l’écriture. Je ne sais pas si j’ai répondu à toutes, mais je crois avoir débroussaillé quelques pistes. Enfin, rôliste papier depuis le milieu des années 1980, je voulais montrer comment les mécaniques, normes et règles de ces JDR avaient glissé de ce format « livrets » à celui du jeu vidéo, bref, mon objectif était de raconter le genre. Et cela signifiait donc revenir à la base, à Donjons & Dragons, et avant même, aux wargames et aux expérimentations d’Arneson et Wesely. Au quotidien, cela signifie penser constamment « RPG ». Non pas aux jeux à proprement parler, mais à l’idée même de ce que signifie cet acronyme, aux étapes de son évolution. Mais c’est une réflexion qui n’est pas nouvelle. Dans le dernier tout dernier Joypad publié, le 222, j’avais commis l’article : « La fin du RPG ? » me questionnant sur le futur d’un genre qui était autant en inadéquation avec son support, obligé de se réaménager/transformer constamment pour s’y engoncer. Mais évidemment, et heureusement, le RPG est bien plus qu’une simple affaire de chiffres…
En termes de routine quotidienne, cela signifie écrire, lire et parfois jouer ou rejouer plus ou moins tous les jours. J’ai par exemple passé beaucoup de temps (et j’y retourne encore aujourd’hui) sur les serveurs de cyber1.org, un émulateur de système PLATO. Tout, ou presque, s’est créé dessus au milieu des années 1970. Le savoir c’est bien, l’expérimenter c’est mieux ! A quelques exceptions près – les titres les plus récents ou ceux que je connais par coeur-, j’ai relancé (ou lus pour les JDR papier) tous titres dont je parle.
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A la prochaine pour la suite des questions/réponses !
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